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Dossier 2 :Facteurs d'inégalités de réussite scolaire

Dossier de travail "Séquence action de l'école"

Taille : 844.85 Ko

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Quels liens entre inégalités sociales et inégalités scolaires ?

 

Les inégalités scolaires sont en partie le résultat du processus de socialisation primaire qui se déroule en parallèle dans la famille et l’école.

 

 

En effet, l’école valorise un ensemble de savoirs et de compétences auxquels les élèves de parents diplômés sont plus susceptibles d’être exposés dans leur famille. Dans leur temps de vie familiale ou de loisirs avec leurs pairs, ceux-ci acquièrent des éléments de culture savante et des dispositions [langage, postures, ouverture culturelle...] qui sont prises en compte dans les évaluations scolaires, alors qu’elles ne sont pas toujours transmises par l’école. La socialisation familiale permet ainsi la transmission d’un capital culturel, de manière non intentionnelle mais aussi intentionnelle via des investissements familiaux : des pratiques du quotidien, culturelles, qui développent le capital culturel des enfants et leur proximité à la culture savante transmise à l’école.

 

Investissements familiaux

Ressources mises en oeuvre par la famille pour favoriser la réussite scolaire de l'enfant : dépenses financières, mais aussi soutien affectif, implication dans les activités scolaires, intérêt manifesté pour la lecture, les sorties culturelles, l'aide aux devoirs, implication dans les associations de parents d'élèves.

 

Capital culturel

Ensemble :

Des connaissances (scientifiques, littéraires, historiques...),

Des savoir-être (comme l'aisance à l'oral),

Des aptitudes (comme la capacité à l'abstraction)

Ensemble, socialement valorisé, qu'un individu peut acquérir mais aussi dont il peut hériter par sa socialisation

 

En pointant, dans les années 1960, le rôle du capital culturel dans les inégalités de réussite selon l’origine sociale, P.Bourdieu porte une accusation très lourde contre l’école. En valorisant ce capital inégalement réparti entre les familles, l’école légitime la réussite scolaire des enfants les mieux dotés en capital en transformant des inégalités de naissance en inégalités de mérite.

 
 

La socialisation différenciée selon le genre influence-t-elle les choix scolaires ?

 

La socialisation, différenciée selon le genre des enfants, contribue à expliquer la réussite scolaire plus grande des filles mais aussi les choix différents d’orientation.

 

 

Socialisation selon le genre

processus par lequel on transmet aux garçons et aux filles des valeurs, des normes et des attentes différentes.

 

Stéréotype

Opinion caricaturale et généralisée sur les caractéristiques supposées d'une catégorie de personnes.

Dans les interactions avec leurs parents et avec leurs pairs, les filles sont davantage exposées à des activités qui les préparent mieux que celles des garçons aux normes et aux valeurs de l’école :

Activités d’intérieur plutôt qu’extérieur

Activités de représentation plutôt que de compétition

Respect de l’ordre plutôt que de transgression

A niveau scolaire égal, cette socialisation les conduit, en moyenne,

À moins choisir les voies scientifiques et plus les voies économiques et littéraires.

À moins s’engager dans les voies les plus sélectives

A contrario, la socialisation primaire des garçons les conduit à moins bien accepter les normes scolaires, d’où une surreprésentation des garçons parmi les élèves qui décrochent, en effet 80% des élèves décrocheurs sont des garçons. Cette socialisation primaire leur permet, néanmoins, de mieux se valoriser, voire à se survaloriser en termes de niveau scolaire par rapport aux filles, d’où une plus forte présence dans les voies sélectives.

De plus, à la socialisation familiale différenciée se superpose une socialisation scolaire elle-même différenciée. Les enseignants ne jettent pas le même regard sur les réussites et les échecs des filles et des garçons.

 

Quels sont les effets des stratégies familiales sur la réussite scolaire ?

 

Les stratégies scolaires des parents jouent un rôle central dans la réussite scolaire. 

 

 

Les stratégies scolaires des parents jouent un rôle central dans la réussite scolaire. En effet, ils mobilisent leurs ressources [richesse, diplômes, savoirs, relations, connaissance du système scolaire, etc…] pour effectuer des choix qui permettent des trajectoires de formation plus rentables. C’est le cas des stratégies d’évitement de la carte scolaire, d’orientation, de modes de garde et d’éducation extrascolaires, etc….Plus un système éducatif sera riche en paliers d’orientation, plus il participera à différencier les parcours en fonction du milieu d’origine.

 

Stratégies scolaires

Choix effectués par les familles en matière d'orientation, d'établissement, de filière dans l'espoir de maximiser les chances de réussite de leurs enfants.

Raymond Boudon critique l’approche de Bourdieu qui donne une représentation passive des acteurs sociaux. Pour lui, les écarts constatés ne mettent pas en jeu directement la responsabilité de l’école mais sont la conséquence de choix rationnels, de stratégies des élèves et des familles. Si les enfants d’ouvriers font des études plus courtes et se professionnalisent plus tôt, c’est parce que les études ont un coût plus élevé relativement à leur situation. Ils surestiment les avantages d’études courtes qui suffisent souvent à assurer la mobilité ascendante.

 

 

En quoi l'école accentue-t-elle les inégalités ?

 

Au-delà des différences entre élèves et de la tendance de l’école à valoriser le capital culturel des enfants de catégories supérieures, de nombreuses critiques visent l’hétérogénéité de l’offre scolaire.

 

 

Pour une même formation, des établissements différents offriront des opportunités de progression et de réussite différentes : on parle d’effet-établissement.

 

La ségrégation scolaire renforce les inégalités. Au sein d’un même établissement vont jouer l’effet-classe ou l’effet-maître

Effet-classe

lié en particulier au fait que les effectifs plus réduits favorisent davantage la réussite des élèves

Effet-maître

liés à la capacité différentielle des enseignants à faire progresser leurs élèves