Les parcours scolaires et professionnels des trois soeurs cadettes de la famille (Dalila, Armel, Nadia) ressemblent, quasiment trait pour trait, à ceux des deux aînées, Samira et Leïla. Comme ces dernières, elles sont bachelières, possèdent le même niveau diplôme de fin d'études (diplôme d'Etat d'infirmière). [....] Toit laisse à penser qu'il y a bien eu entre ces deux groupes féminins de la fratrie, des aînées vers les cadettes, une forte transmission de valeurs sociales et culturelles. Celle-ci s'est opérée selon trois canaux principaux: tout d'abord, du fait de l'écart d'âge (quinze ans) entre les deux groupes féminins, Samira et Leïla ont dû endosser de manière précoce le rôle de "seconde mère" auprès de leurs trois cadettes; ensuite, les deux aînées ont incarné avec force une figure de modèle, à tous les points de vue (social,, culturel, féminin), pour leurs soeurs; enfin elles ont joué un rôle majeur de guide et de conseil auprès "des filles".
Stéphane Beaud, La France des Beldoumi, Editions La Découverte, 2018