« A quoi bon ? » Ce sont trois petits mots qui reviennent au fil de presque tous les témoignages. Trois petits mots qui éclairent en partie le taux d’abstention historique au premier tour des législatives (51,29 %) et racontent, en creux, la résignation qui habite de nombreux électeurs. A quoi bon voter à ces élections-là alors que beaucoup estiment que La République en marche (LRM), la formation d’Emmanuel Macron, est assurée de l’emporter ? [….] Même sentiment que « les dés sont jetés pour les cinq prochaines années » pour Erwann M., 21 ans, étudiant à Sciences Po. « La proximité des législatives et de la présidentielle place tout le débat avant [cette dernière], juge-t-il. Dans ces conditions, quel intérêt pour les législatives ? » [….]
« Malgré les arguments sur un possible renversement de situation » et les impératifs à aller voter, les législatives étaient pour lui « une prophétie autoréalisatrice » : « Je sais que ma circonscription va voter LRM, mon vote n’a aucune importance, donc je m’abstiens. » Pour autant, ce jeune « passionné de politique » espère que son choix, réfléchi, « sera perçu comme un rejet de cette démocratie quinquennale imposée depuis bientôt vingt ans ». Et non comme une marque de désaffection. C’est ce même espoir « que le président et son gouvernement interpréteraient une forte abstention comme une forme de défiance populaire » qui a en partie conduit Louis-Marie P., enseignant de 32 ans, à s’abstenir. Lien article du Monde